Mauvaise expérience avec une compagnie

Salut à vous,

Non que je veuille casser du sucre sur le dos des clients, mais je sors d'une très mauvaise expérience avec une compagnie de cirque de Toulouse, qui vient de mettre un terme à notre collaboration. Voici encore une année, ils me suppliaient de travailler pour eux.
Sur ma demande, Daniel m'avait déconseillé de bosser avec eux, précisant qu'ils ne connaissaient pas le boulot de la diff, et qu'ils étaient facilement désagréables et très exigeants. Je n'ai pas tenu compte de cet avertissement, mais je dois lui laisser qu'il avait raison sur toute la ligne. Si ce sont d'excellents acrobates, la relation de travail que j'ai entretenue avec eux durant une année n'a cessé de se dégrader. Le dernier mail que je reçois d'eux m'impute presque toutes les difficultés de l'année qui précède, en termes malhonnêtes et blessants.

Je tire donc quelques conclusions générales, qui ne sont peut-être que des redites du stage DSV, néanmoins : il faut se blinder contre ce genre de problèmes en préparant à l'avance les questions qu'on ne veut pas se poser au début du mandat, qui seront forcément financières ou liées à l'argent :
- Questions temporelles : quand commence et s'arrête le contrat ? Avec une période d'essai ? Avec quel délai de dédite ? Que faire des dates déjà négociées un petit peu / beaucoup / complètement ? 2 saisons pour lancer une nouvelle création et la faire voir, ce n'est pas du luxe. Une année ce n'est pas assez pour tirer des conclusions.
- Questions financières : Combien sont payées les dates négociées ? Quand le mandat s'arrête, quelle reste la part du diffuseur dans les dates négociées ?
- Questions de compétence : qui mène quelle discussion / relation avec les organisateurs de spectacles ? Les artistes prennent-ils une partie des dates parce qu'ils les ont négociées eux-mêmes ? L'artiste responsable de la régie peut-il court-circuiter le diffuseur pour le choix d'un lieu de jeu (dans les festivals de vente par ex. Sotteville / Chalon / Aurillac / Avignon) ?
- Questions de relation : Travail = relation d'employé à employeur et non d'amitié : ne mélangeons pas tout ! Expliquer, expliquer, expliquer le rôle limité de la diffusion : peu d'artistes le connaissent vraiment. Prévenir qu'on porte à bout de bras un projet mais qu'il n'est pas forcément du goût de tous. Oser se dire que les artistes outrepassent leurs prérogatives et le leur dire. Oser rompre le contrat si c'est le cas.
- Questions d'éloignement : Semble-t-il que peu de chargés de diffusion travaillent avec des cies de leur ville ou de leur région. En fait, c'est une histoire de confiance mutuelle, avec des artistes qui doutent facilement d'eux et de leur spectacle. La diff porte une part de responsabilité dans la vente ou la non-vente d'un spectacle, certes, mais pas tout !
Si la confiance s'en va, tout tombe, et l'éloignement ne fera qu'accélérer la catastrophe (expérience vécue !). L'expérience seule pourra dire si ça a fonctionné ou pas...

Je voyais il y a peu l'histoire (un peu romancée) d'une diffuseuse qui s'était mise à tout faire pour plein de monde et qui avait fini par lâcher la rampe, minée par un burnout. Je n'en suis pas là, mais si certaines compagnies se montrent imbuvables, je trouve que ça serait bien que la profession le sache : certaines profitent de "stagiaires" pour les pressurer, et pour les modeler selon leurs désirs, d'autres vous portent au nues avant de vous vomir, ... Ce n'est pas toujours de votre faute ! Il ne faut pas toujours vous sentir nul(le) !

Enfin, n'acceptez pas n'importe quoi : il y a toutes les semaines entre 3 et 5 offres d'emploi pour diffuseurs sur c1-métier, la liste Cliclarue et sur différents réseaux. Prenez le temps d'y réfléchir... Voyez le spectacle... Discutez... Vivez avec les gens...

Et merci de votre attention. J'avais besoin de dire tout ça, peut-être n'est-ce qu'une logorhée thérapeutique, mais si ça peut servir à quelqu'un, c'est tant mieux !
Bonne journée !

Mathias Gautschi
mathias@ruebemol.ch